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Vers des cadres juridiques unifiés pour défendre les droits des femmes
07 octobre 2025
Saly, Sénégal – 22-26 septembre 2025 Plus de
Organisé conjointement par l’UNFPA, l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) et la Banque
Un contexte d’urgence
Pour Dr Sennen Hounton, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, « malgré des avancées significatives, l’urgence reste intacte. Dans notre région, 37 % des jeunes femmes et filles sont mariées avant leur majorité, et 12 % avant l’âge de 15 ans. De plus, 17 des 27 pays africains où persistent les mutilations génitales féminines se trouvent ici. Ces chiffres dramatiques soulignent l’urgence de renforcer nos cadres juridiques, de mobiliser nos partenaires et de tenir sans relâche un engagement ferme contre toutes les formes de violences basées sur le genre.»
Il a également mis en garde contre une dynamique préoccupante : « le backlash contre les droits des femmes ». Selon lui, « dans plusieurs pays, nous observons des tentatives de remise en cause de lois protectrices et des résistances croissantes face aux réformes progressistes. Ce recul, porté par des courants conservateurs, constitue une menace directe contre les acquis durement obtenus.»
Réaffirmer l’engagement collectif
« Près d’une femme sur trois dans le monde a déjà subi des violences physiques et/ou sexuelles, et une sur cinq a été mariée avant 18 ans », a rappelé Eleonora Cavagnero, TTL du projet SWEDD+ à la Banque mondiale. « En Afrique de l’Ouest et du Centre, le mariage d’enfants atteint 41 % et plus de 144 millions de femmes et de filles ont subi des mutilations génitales féminines. Ces chiffres nous rappellent l’urgence d’agir. Il ne s’agit pas seulement d’une crise des droits, c’est une véritable crise du capital humain.»
Pour Eleonora Cavagnero, « les réformes réussissent lorsqu’elles associent les communautés religieuses et traditionnelles, les réformes juridiques et institutionnelles, et l’engagement des hommes et des garçons, combiné à la création d’espaces sûrs pour les filles.»
Une approche centrée sur les survivantes
Les discussions de l’atelier ont permis d’aborder des sujets variés, allant de la définition du féminicide à la lutte contre les violences en ligne, en passant par la protection juridique des survivantes dans des contextes de crise et de déplacement.
« Les lois, aussi importantes soient-elles, ne suffisent pas. Leur application dépendra de la formation des magistrats et des forces de l’ordre, de la mobilisation des communautés et de la transformation des normes sociales », a souligné Dr Hounton. « C’est pourquoi il est essentiel que les jeunes, les femmes et la société civile soient pleinement impliqués dans ce processus.»
Cet atelier de formation
Et pour le Pr. Fatou Sow Sarr, Commissaire Développement Humain et Affaires Sociales, CEDEAO « La tenue de cet atelier témoigne encore une fois de l’engagement ferme de la CEDEAO à promouvoir une société où la sécurité, l’égalité et le bien-être sont garantis pour tous les citoyens. En renforçant vos compétences, nous créerons progressivement une masse critique de personnels juridiques, judiciaires, sanitaires et sociaux bien outillés pour mettre fin à l’impunité, à l’ignorance et à l’inaction afin d’éliminer les violences basées sur le genre.»








