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« Devenir des exemples d’autonomisation pour nos soeurs »
21 mars 2024
Diane Ndarbawa est Présidente de l’Association pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des filles et femmes du Cameroun (AMI Cameroun), qu’elle a fondée en 2020 à Maroua, cette jeune femme est l’une des ambassadrices de la campagne « Stronger Together » lancée par le projet SWEDD.
Diane Ndarbawa, 29 ans, réside dans la même ville que son aînée Aïssa Doumara Ngatansou, « une maman qui m’a beaucoup conseillée et soutenue », précise-t-elle. Après d’être rencontrées dans le cadre de leurs activités associatives, Aïssa Doumara Ngatansou a orienté Diane Ndarbawa et l’a aidée à renforcer ses capacités. Mariée à 15 ans et devenue mère à 18 ans, elle divorce après la naissance de sa fille d’un mari violent. Elle résout, après ses études secondaires, de décrocher une qualification professionnelle en comptabilité informatisée et gestion, pour laquelle a multiplié les stages en entreprise. Aujourd’hui, elle réalise des prestations pour des entreprises et des associations.
Elle se voit notamment chargée du suivi et de l’apprentissage au sein de l’Association au secours des filles mères, à Maroua. « Je donne des formations en utilisation du numérique, en création d’activités génératrices de revenus, actions de groupe et suivi dans les zones rurales ». Elle a bénéficié de nombreux appuis, venus d’ONU Femmes, d’associations locales et du ministère des PME du Cameroun, entre autres.
Diane Ndarbawa suit des formations en ligne, ainsi que des évènements internationaux tels que le Forum génération égalité, qui s’est déroulé à Mexico et à Paris en 2021, pour lancer un parcours d’actions sur cinq ans afin de réaliser des progrès irréversibles dans l’égalité des sexes.
L’une des dernières conférences à laquelle elle a participé, le Global Land Forum, qui s’est tenu en mai 2022 en Jordanie, lui a fait forte impression : « Cette très belle expérience m’a beaucoup appris sur l’accès des femmes et des personnes vulnérables au foncier », témoigne-t-elle.
Elle est également représentante de la Coalition d’action justice et droits économiques (CAJDE) et « Point focal jeunes filles » de la plateforme Force de maintien de l’ordre et société civile dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Elle cite parmi ses principaux obstacles « l’accès au financement et au matériel nécessaire, des barrières traditionnelles et religieuses qui pèsent sur les jeunes Sahéliennes, et un accès difficile à l’information et à la communication ». Son rêve consisterait à mettre à la disposition des jeunes filles mères de sa région un « espace dédié, pour qu’elles passent du stade de victimes à celui de survivantes, qu’elles aient accès à une formation, à des outils de renforcement de l’estime de soi, et qu’elles puissent devenir des exemples pour leurs soeurs ».
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