Depuis 2019, le Projet d’Autonomisation des Femmes et du Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) au Mali a œuvré pour réduire le déficit de sages-femmes dans les zones périurbaines à faible couverture sanitaire.

À travers des initiatives audacieuses, ce projet a permis l'installation de 15 cabinets privés de sages-femmes dans des régions où l'accès aux soins de santé était limité. Parmi ces initiatives, le cabinet privé de sage-femme « Bassa Coulibaly », situé à Banankoro en périphérie de Bamako, se distingue par son impact significatif.

Sous la direction de Moussokoura Konaré, ce cabinet emploie sept personnes et a effectué plus de 4 400 consultations curatives, 2 100 consultations prénatales et 700 accouchements en seulement quatre ans. Grâce à l'appui du projet SWEDD, ce cabinet a généré un profit de plus de 30 millions de francs CFA, réinvestis dans l'achat d'une parcelle, l'extension des locaux et la construction d'un logement pour les sages-femmes. Cette réussite illustre le rôle central que joue SWEDD dans l'amélioration des soins de santé maternelle et infantile au Mali.

« Mon rêve a toujours été d’ouvrir un cabinet de sage-femme de proximité pour offrir des services de qualité et a moindre prix à mes sœurs et mères. Grâce au projet SWEDD, j’ai pu réaliser ce rêve en 2019 plus tôt que prévu, » a dit Mossokoura Konaré, promotrice du cabinet prrivé de sage-femme ‘ Bassa Coulibaly’ Banancoro.

Le SWEDD ne se limite pas à la santé reproductive. Le projet promeut également l’autonomisation économique des femmes à travers la diversification des activités génératrices de revenus (AGR). Loise Guindo, initialement formée en coiffure esthétique, a su diversifier ses sources de revenus en incluant la location de robes de mariée ainsi que l'élevage de moutons et de porcs. Grâce à ces activités, elle parvient non seulement à subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, mais aussi à soutenir son mari dans les dépenses familiales.

Outre ces succès économiques, SWEDD œuvre pour maintenir les filles à l'école. La distribution de vélos est une réponse concrète aux défis de l'éloignement des établissements scolaires, une des principales causes d’abandon scolaire des jeunes filles.  À ce jour, 7 900 filles ont reçu un vélo, leur permettant de poursuivre leur éducation malgré les longues distances à parcourir.

Pour des familles comme celle de Wassa Coulibaly, bénéficiaire dans la région de Koulikoro, ces vélos ne sont pas seulement un moyen de transport, mais un véritable patrimoine familial, utilisé aussi bien pour les études que pour les travaux agricoles.

L’accompagnement du projet SWEDD touche aussi les activités artisanales. Kadia Sylla, sérigraphe et calligraphe installée par l'ONG AFAR dans la région de Ségou, en est un exemple. Grâce à l’appui de SWEDD, elle génère aujourd'hui un chiffre d'affaires de 460 000 francs CFA par trimestre, avec un revenu mensuel de 100 000 francs CFA, renforçant ainsi son indépendance économique.

Le projet SWEDD Mali, par ses multiples stratégies, continue de réduire la pauvreté, de promouvoir l'autonomisation des femmes et de renforcer le capital humain. Ses actions en faveur des filles et des femmes montrent que l'investissement dans l'égalité des sexes est un levier puissant pour le développement durable