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Un plaidoyer pour promouvoir l’accès à la santé reproductive et la lutte contre les pratiques néfastes dans le cadre du project SWEDD
05 septembre 2022
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) se sont engagés pour un plaidoyer de haut niveau pour promouvoir l’accès à la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre les pratiques néfastes dont les mutilations génitales féminines. C’est pour se faire qu’une mission conjointe s’est rendue dans les pays bénéficiaires du projet d’Autonomisation des femmes et dividende démographique (SWEDD) non-membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que sont la Mauritanie, le Tchad et le Cameroun. La mission était dirigée par Madame Argentina Matavel Piccin, Directrice Régional de UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et le Professeur Stanley Okolo, Directeur Général de l’OOAS, du 10 au 20 février 2022.
UNFPA et l’OOAS sont pourvoyeurs de l’assistance technique dans le cadre du projet SWEDD couvrant 9 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad). Il s’agit d’accompagner Depuis 2015, année de lancement du projet SWEDD l’OOAS et UNFPA accompagnent les pays dans l’amélioration de la qualité de services de santé, la formation du personnel, la promotion de l’éducation de la jeune fille, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, le développement d’un cadre juridique permettant de décourager et punir les pratiques néfastes.
Le projet bénéficie d’un financement de 680 millions de dollars de la Banque Mondiale. Outre ces partenaires techniques et financier, l’Union africaine a rejoint le projet en tant que partenaire stratégique dans une phase où le projet s’élargit vers le reste du continent. Les pays comme le Sénégal, le Togo et le Congo sont déjà engagé dans un processus d’adhésion. La mission conjointe a sensibilisé les autorités nationales et les acteurs des trois pays visités sur le rôle important joué par l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité dans l’autonomisation de la femme.
« La planification familiale est essentielle à l'autonomisation d'une femme afin qu'elle puisse être libre d'aller à l'école, de faire des affaires [ou] d'occuper un emploi » ; a déclaré Madame Argentina Matavel, Directrice Régionale de l’UNFA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
La mission a également mis l’accent sur l’importance d’investir dans l’autonomisation et l’éducation de la femme pour booster l’économie et le bien-être familial.
« L'autonomisation de la femme détermine ce que sera l'économie, ce que sera la famille, ce que seront les enfants. L’éducation se résume en réalité à deux mots : consentement et aspiration. Que veut la femme ? Quelle est son aspiration ? ...Comment y parviendra-t-elle ? Elles y parviendront grâce à l'éducation. Elles y parviendront lorsqu'elles auront le contrôle de leur propre corps." Pr. Stanley Okolo, Directeur Général de l’OOAS.
« Le Projet SWEDD met l'accent sur le maintien des filles à l'école. Une fille éduquée transmet son savoir à toute sa famille. La famille et la société s'élèvent avec elle. C'est cela la beauté de l'éducation d'une fille » ; a précisé Madame Argentina Matavel, Directrice Régionale de l’UNFPA.
La mission a eu l’occasion de visiter les initiatives soutenues par le Projet SWEDD : parmi ces dernières, l’École Nationale Supérieure des Sciences de la Santé de Nouakchott en Mauritanie, qui abrite le Centre Régional de mentorat clinique des sages-femmes couvrant l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Un autre point d’arrêt significatif a été le Laboratoire National de Contrôle de la Qualité du Médicament (LNCQM) du Tchad qui bénéficie d’un appui financier de la banque Mondiale et un appui technique de la part de UNFPA et de l’OOAS au travers de la formation de son personnel dans la maitrise des systèmes de gestion de la qualité. Outre cet appui significatif, la collaboration entre UNFPA et l’OOAS a également permis de mettre sur pied un réseau de contrôle national de la qualité des médicaments dans la CEDEAO, en Mauritanie et au Tchad pour l’échange d’informations, d’expériences, de meilleures pratiques et une communication continue.
L’OOAS a par ailleurs été la cheville ouvrière pour l’adoption au sein de la CEDEAO de la Directive régionale en Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction (SDSR) dans le but d’harmoniser la législation au sein de ses États membres pour qu’elle soit conforme aux normes et standards internationaux en matière de SDSR. Cette directive vise également à promouvoir la scolarisation et le maintien des filles à l'école, la santé reproductive des adolescents, à plaider pour la réduction des besoins non satisfaits en planification familiale et des décès maternels évitables, entre autres. Elle a donc été présentée aux autorités locales des pays visités dans le cadre de la mission, afin de les encourager à y adhérer en vue de la création d’un environnement juridique plus propice à la mise en œuvre du projet. C’était le cas du Cameroun où des assises se sont tenues entre les membres de la mission et les principaux acteurs du projet au niveau national dans l’optique de leur faire part de l’existence de ce cadre juridique mais également des retombées fructueuses de l’action de l’OOAS et UNFPA dans le cadre du projet depuis 2015. L’adoption de cette directive dans les pays non-membres de la CEDEAO sera un pas significatif dans la coopération interrégionale dans le domaine de la santé.